Détente (ou presque) de Kathmandu à Pokhara

Finalement, de retour de notre trek nous passons une journée de repos supplémentaire à Kathmandu, pas envie d'enchaîner les trajets de bus. La journée passe assez vite entre mise à jour du blog, préparation de l'itinéraire indien, sieste et petite sortie nutritive obligatoire dans un resto indien délicieux. Dans l'après-midi nous demandons à notre guesthouse de réserver des tickets de bus pour aller à Pokhara le lendemain matin en tourist bus. Nous apprenons finalement le soir même que le bus n'est pas sûr de partir car demain c'est encore la grève (comme le jour de notre arrivée). Nous n'avons pas le choix de toute manière, nous restons à Kathmandu une journée de plus, en espérant que la grève n'aura pas des airs de grève RATP (reconductible indéfinimment...). Nous vous épargnons la description de notre 2e journée à Kathmandu, ça serait redondant et pas très instructif. 

Le vendredi 6 janvier nous quittons la guesthouse à 6h du matin et rejoignons la gare de bus à pieds. Une petite marche de 20 minutes sur un grand axe de Kathmandu que nous avons emprunté plus d'une fois. Mais à 6h du matin, il fait encore nuit, c'est un peu différent. La circulation est encore très calme et la ville se réveille doucement. Les rues ne sont quasiment pas éclairées. Comme à la tombée de la nuit des petits feux sont allumés par les habitants devant leurs maisons ou commerces, autour desquels de petits cercles humains se forment pour se réchauffer. Des femmes balayent la poussière (comme en plein jour) et rassemblent les ordures abondantes aux coins des rues, ce qui dégage une forte odeur, un peu rude au réveil, on imagine mal en été... Nous shootons d'ailleurs dans quelques sacs poubelles sur notre passage. La ville est loin d'être un modèle de propreté malgré les nombreuses affiches de sensibilisation que l'on a pu voir un peu partout en ville. Nous arrivons à la station de Kanti Path aux premières lueurs du jour. Nous nous installons dans le bus qui part vers 7h.

Le paysage est très joli, encore des rizières en terrasse, des montagnes et une rivière dont l'eau est de plus en plus claire à mesure que l'on s'éloigne de la capitale. L'état de la route n'est pas si mauvais mais les gens ici roulent encore comme des tarés. Vas y que je prends les virages à fond, que je double sans aucune visibilité en plein virage, que je pile pour finalement retrouver ma place initiale (toujours en plein virage). Enfin voilà, que du plaisir avec adrénaline gratos, nous préférons nous assoupir et fermer les yeux. Au bout de 3 heures nous sommes arrêtés pendant 45 minutes, se demandant se qui bloquent vue la longue chaîne de bus et camions que l'on apreçoit devant nous. Nous finissons par dépasser un bus couché sur la route, en plein virage. A priori tout le monde va bien, sauf le bus. On ne s'en fait pas, une fois passé entre les mains ingénieuses des mécanos népalais il sera sûrement sur les routes dans 48h maxi... Quelques mètres plus loin Prisca entend un gros claquement sous son siège. Le chauffeur s'arrête, jète un oeil et repart. Bon.

A 10h30, 1ère pause repas. On passe notre tour. On préfère regarder comment changer une roue de bus bien usée et crevée (le gros claquement sous le siège) avec les moyens du bord, soient bien réduits, toujours admiratifs de la réactivité et l'ingéniosité dont font preuve les locaux. Nous repartons 30 minutes plus tard, non pas avec un pneu flambant neuf (faut pas rêver) mais un pneu non crevé mais bien craquelé qui tiendra jusqu'à Pokhara où nous arrivons vers 15h.

Pokhara se situe au centre du pays et outre son cadre agréable (au bord d'un lac et entourée par la chaine montagneuse des Annapurnas) elle est surtout le point de départ/chute idéal pour effectuer le tour des Annapurnas. Sauf que nous, ben on vient pas pour trekker, non non, un trek ça nous suffit. Il parait que la ville est agréable alors on s'est dit que cela pouvait être sympa de s'y reposer après Kathmandu et le trek du Langtang. Pour rompre nos habitudes nous décidons de nous installer dans le quartier touristique de Lake Side. En effet, la ville de Pokhara n'ayant pas de grand intérêt en elle-même, nous espérons prendre du bon temps et trouver quelques bons restos "occidentaux" histoire de varier un peu les plaisirs entre dal baht, momos et samosas. Et puis le quartier a tout de même l'avantage non négligeable d'être au bord du lac Fewa, ce qui n'est pas pour nous déplaire.


La rue principale de Lake Side


Nous nous installons à l'Hôtel Sakura puis partons en repérage dans le quartier. La rue principale fourmille de supérettes, l'occasion idéale pour un craquage sucré (Bounty, bonbons Haribo,...) et un petit apéro, on a pas encore goûté de bière locale, problème résolu avec une bouteille de San Miguel (on est d'accord ça ne sonne pas très népalais) et une boîte de Pringles. On prend l'apéro sur le balcon de l'hôtel puis grignotons une assiette de momos au bout de notre rue.

Le lendemain nous décidons d'aller visiter la World Peace Pagoda, qui se trouve en haut d'une colline de l'autre côté du lac. 


Rizières sur le chemin




Nous nous y rendons à pieds et suivons les indications d'un gamin de 12 ans, qui s'autoproclame "guide" les week ends, en coupant à travers la fôret. Nous lui expliquons que nous n'avons pas besoin de guide. Il rebrousse chemin et nous laisse continuer le chemin. Nous marchons quasiment une heure, avant que le chemin ne soit complètement brouillé au milieu des terrasses infertiles. Un petit moment de solitude et d'agacement puis nous trouvons un chemin qui nous sort de cette jungle et arrivons jusqu'au fameux stupa.




Du haut de la colline la vue s'annonce prometteuse : le lac Fewa et la ville de Pokhara entourée des Annapurnas. L'idéal est d'arriver avant 12h, lorsque le ciel est encore dégagé. Bien entendu il est déjà 12h... et nous n'apercevons que quelques bouts des Annapurnas entre deux nuages. 




Nous visitons ensuite le stupa, Raksa se rend compte en retirant ses chaussures qu'il a été mordu par une sangsue (petit souvenir de la jungle). 

Nous redescendons par un autre chemin qui semble être la route des bus. Au pied de la colline quelques restos, nous dévorons un dal baht et reprenons tranquilement notre chemin vers Lake side. Pokhara est bien moins polluée et bruyante que Kathmandu, il y a même des espaces verts, tout autour du lac mais aussi devant les maisons, où les familles se posent pour discuter ou faire une sieste. Nous ne nous lassons pas de ses scènes de vies partagées. On sent un rythme de vie plus paisible qu'à la capitale, c'est plutôt agréable.

En rentrant nous achetons quelques clémentines, des viennoiseries (un peu sèches) et finissons l'après-midi sur notre balcon à jouer aux cartes en goûtant. Le soir nous dînons à Pokhara Pizza House, on se régale (de pizzas bien sûr), c'est franchement bon et pas cher.

Le lendemain on se repose vraiment. On reste fidèles à notre programme initial, pas de marche en fôret. On reste au lit longtemps (on a acheté le petit déj' la veille au soir pour ne pas avoir à sortir ni mourir de faim), on sort pour déjeuner un thali (miam), on achète nos tickets de bus à la gare routière pour partir le lendemain à Chitwan, on se pose au bord du lac, on skype, on sieste. Bref, le gros programme quoi.


La gare routière

L'embarcadère

Le lac Fewa



INFOS PRATIQUES :

- Tourist bus Kahtmandu - Pokhara : 500 roupies (5€), environ 7-8h selon la circulation et les aléas d'un voyage en bus au Népal

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