Java : de Jakarta au Kawa Ijen

A peine arrivés à l'aéroport de Jakarta la chaleur nous accable. Nous grignotons un morceau au CFC, le KFC local, (véridique) avant de prendre le bus public qui nous dépose à la gare de Gambir dans le centre ville. Nous nous mettons en quête d'un hotel dans le quartier "routard" de Jalan Jaksa, connu pour ses hotels à petits budgets. Nous nous installons au Kresna Hostel, à 90000 roupiah (environ 7,5€) on en a pour notre argent mais le gérant est très sympa et plein de bons conseils. Jakarta c'est surtout pour nous l'occasion de faire nos visas pour la Chine et aussi parce qu'on voulait voir de nos propres yeux à quoi ressemblait vraiment "la grosse durian" comme l'appellent les indonésiens, en comparaison au fruit asiatique à l'odeur forte et peu agréable.

Après une nuit des plus désagréables du voyage (chaleur et moustiques voraces) nous sortons à l'aube en direction de l'ambassade de Chine. Il est 8h30, l'air est encore frais mais à peine 1h après, la chaleur et la pollution le rende irrespirable. Nous trouvons tant bien que mal le bureau délivrant les visas (non pas dans l'ambassade même mais dans l'immeuble de la Bank of China) et apprenons que pour les français (ou toute autre nationalité autre qu'indonésienne si on a bien compris) il est impossible d'obtenir le visa en "express", soit le lendemain, nous devons donc attendre 6 jours compte tenu du week end et de la fête de l'indépendance qui a lieu dans quelques jours. Impossible. Puisque nous avons encore la possibilité de les faire à Tokyo nous décidons de reporter la paperasserie jusqu'au Japon et partons visiter la ville même si à priori elle n'offre pas grand chose à visiter. Nous prenons le Transjakarta pour nous rendre au nord de la ville, dans le quartier de Kota, ce moyen de transport est sûrement le meilleur car très bon marché et comme il utilise une voie de bus on est sûrs de pouvoir avancer, ce qui n'est pas le cas pour les bus et les taxis. Kota n'est pas très attrayant malgré ses quelques édifices à l'architecture d'influence hollandaise. Contrairement à Bali, sur Java les habitants sont majoritairement musulmans, on trouve de nombreuses mosquées, certaines sont colossales et magnifiques. Nous constatons malheureusement la pauvreté et la précarité qui peuvent régner dans certains coins de la ville (voire du pays). Jakarta n'est vraiment pas un ville touristique et l'immense fossé qui sépare les quartiers nord (populaires) des quartiers sud (affaires et expatriés) est désolant.

Le lendemain, samedi 13 août, nous faisons 9h de train en direction de Yogyakarta, au centre de l'île de Java. Yogyakarta c'est la capitale touristique et culturelle de Java, à proximité des plus importants temples de l'île et point de départ idéal vers le mont Bromo. Tout un programme donc, nous nous y installons pour 5 jours. 

Notre hotel est plus en retrait du quartier très touristique de Malioboro, nous nous y rendons à pieds en traversant des quartiers bien plus populaires que touristiques comme on aime. En arrivant aux abords de Malioboro c'est l'effervescence. La rue est bordée de stands en tous genres, de la nourriture à la chemise batik et les becak harcèlent les touristes de loin avec une certaine nonchalance. 



Musique de rue


Les deux jours suivants sont consacrés à la visite des temples de Prambanan (shivaiste) et Borobudur (bouddhiste), classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Nous nous y rendons en bus public et malgré un manque de signalisation anglophone tout le monde t'aide et te dirige afin d'arriver à destination sans problème. Ces temples érigés au IXe siècle sont de véritables marques de l'histoire et de la prédominance bouddhiste de l'époque.

Prambanan











Borobudur








Yogyakarta c'est aussi LA ville du batik (technique d'impression sur tissu), on y trouve nombre de boutiques mais aussi quelques ateliers pour en savoir plus sur cette technique. Raksa se languissait de participer à un de ces ateliers, du coup nous nous séparons une matinée, Raksa en atelier batik et Prisca en cours de cuisine! 






Aujourd'hui 17 août c'est aussi la fête de l'indépendance en Indonésie, nous avions prévu de flâner dans la ville et participer aux festivités mais la fatigue l'emportera et c'est un peu honteux que nous ne ressortirons qu'en fin de journée pour manger!

Le lendemain c'est parti pour 3 jours d'excursion! Au programme le mont Bromo et le Kawa Ijen. Comme à Bali on dirait que Java est pris d'assaut par les français, nous nous retrouvons dans un groupe de 10 personnes : 2 polonais, 1 espagnole (mais presque française hein Anna?!) et 7 français! Le premier jour nous ne faisons que de la route, 11h à esquiver les scooters, les camions et autres obstacles, notre chauffeur est un peu flippant mais nous arrivons entiers dans un des villages proches du Bromo. La nuit est courte, réveil à 3h pour pouvoir admirer le lever du soleil depuis le point de vue de Pananjakan.




Nous nous rendons ensuite au pied du mont, au coeur d'un désert de sable et de cendre qui nous laisse sans voix. Nous nous sentons à nouveau tout petits face à la grandeur et la beauté du lieu.





Nous voilà repartis pour 5h de route vers le village de Sempol, le trajet n'est pas de tout repos, les routes sont plus que chaotiques et on est bien secoués. Amusant, mais on est tous contents d'arriver à l'hotel. Ce soir même programme, nuit courte et réveil à 3h30 pour gravir le Kawa Ijen aux heures les plus fraîches. A la différence du Bromo le Kawa Ijen est une souffrière et des porteurs de souffre y travaillent. 



Un travail physique dans des conditions dangeureuses, un salaire dérisoire (bien que supérieur à la moyenne indonésienne) et une espérance de vie ne dépassant pas les 40 ans... 

L'ascension nous prend environ 1h avant d'apercevoir le lac au coeur du cratère à travers la brume et les vapeurs de souffre. Nous croisons de nombreux porteurs de souffre qui portent parfois plus de 80 kg sur leurs épaules. A mesure que nous nous descendons vers le cratère la vue se dégage et l'odeur de souffre s'intensifie, nous ne pouvons qu'imaginer les dégâts causés par une inhalation quotidienne de cet air nocif.


Travailleurs au coeur de la souffrière



Le lieu est unique, mais malgré son apparence envoûtante un certain malaise nous envahit. Tous ces touristes (nous compris bien sûr) venus en prendre plein les yeux au milieu de ses hommes qui travaillent dans de telles conditions à de quoi déconcerter.

Notre séjour sur Java prend fin, nous prenons le ferry pour Bali avec Anna, Damien (ou Daniel en indonésien), Emilie et Jérôme, sans vraiment savoir où nous mènera la suite du séjour...



Commentaires

  1. ohhhhh ! Cet air asiatique qui nous enivre et qui nous donne envie de partir dans ces contrées lointaines, goûter à ces bons plats, ces fruits, ces odeurs ...
    J'attends avec impatience la suite de Bali...plage et vacances!
    PS : je voulais voir le résultat du plat de Prisca!
    re PS : et cette peinture trop chouette de Raksa, vous en avez fait quoi?
    Allez les Doos
    KEEP MOVING !

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  2. Coucou !
    Ca avait l'air bien l'Indonésie ! Super peinture de Raksa !
    Nous sommes à Hong Kong ! On a cru que votre blog était bloqué en Chine, impossible d'y accéder, mais a priori c'est bon !
    Par contre, pour le visa chinois, faites gaffe, le délai minimal est de 4 jours, on ne peut plus demander en express, ils ont changé ça pour les Français y a pas longtemps... On aura le notre que mardi (à cause du week-end...grr) J'espère que ça ira pour vous, vous passez par Hong Kong ou pas ?
    Céline&Vivien

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  3. La recette en détails arrive MoOo t'inquiète! Et le batik de Raksa est quelque part dans son sac haha BiZoOs

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