Alors, le retour?
Un mois déjà s'est écoulé depuis notre retour...
Nous avons le sentiment que tout ce que nous avons vu et constaté durant le voyage nous a rendu plus forts d'une certaine manière. Qu'il s'agisse de choses personnelles comme l'éloignement familial, l'émotion qui nous submerge face à la nature ou encore des choses plus globales comme la précarité, la misère, l'injustice ou encore le bonheur dans la simplicité, nous ne minimisons aucun de ces éléments mais nous tentons d'en retirer du positif malgré ce sentiment de facilité et presque de snobisme à prendre du recul sur la détresse du monde. On se dit que nous ne sommes rien dans ce monde mais nous ne pouvons nous empêcher de croire et d'espérer que si chacun fait un peu, c'est beaucoup de choses qui pourraient changer.
Loin de nous l'envie de vous imposer une philosophie, juste l'envie de partager ces idées qui ont émergées et se sont confirmées au fil du voyage. L'envie de vous délivrer des mots un peu plus personnels, car si nous en avons pris plein les yeux pendant un an, nous en avons aussi pris plein la tête et le coeur et c'est pour tout cela que nous avons pris la route.
Voilà ce qui ressort de nos premières réflexions au bout d'un mois. Ce n'est pas toujours évident d'expliquer tout cela et nous aurons certainement encore de nombreuses occasions de constater d'autres changements ou évolutions dans le futur.
Comme à certain moment du voyage, bizarrement nous avons vécu le retour en France un peu dans le "rush", comme-ci nous n'avions rien vu venir alors que nous connaissions la date approximative de notre retour depuis le début. Nous avons donc mis un peu de temps à prendre du recul et à mettre un peu d'ordre dans nos esprits et nos émotions.
Essayons de commencer par le commencement avec un petit feedback sur nos impressions...
L'euphorie de retrouver nos proches ne nous a pas lâché pendant plusieurs jours, accompagnée du plaisir que vous pouvez imaginer à retrouver un peu de confort (et dormir dans un silence total... pas de klaxons, pas de ventilateur, pas de voisins de chambre, etc.) et le plaisir non dissimulé de nos papilles dans tous leurs états!
Nous avons donc profité pleinement de nos proches et avons attendu quelques jours avant de mettre la tête dans les cartons et autres démarches administratives. Sauf pour l'assurance automobile, dès le lendemain de notre retour, où nous avons d'ailleurs eu l'impression d'être complètement à l'ouest et de bafouiller en français... Ça commençait bien :/
Dix jours plus tard nous nous sommes réinstallés dans notre ancien appart'. Un plaisir certain de retrouver son "chez soi". Un petit coup de peinture par ci, quelques photos supplémentaires par là, l'occasion de faire un grand tri dans nos affaires, une petite soirée retrouvailles avec les copains et c'était presque comme avant!
Une nouvelle déco pour notre ancien "chez nous" |
Un petit concert, ça nous avait manqué! (Merci les filles) |
Z'avaient soif les copains! |
Presque comme avant donc.
Lorsque nous sommes partis il a été très facile de nous adapter à notre nouveau quotidien et son nouveau rythme. Et bien finalement au retour, tu te réhabitues très rapidement à ton ancien style de vie. Même si parfois tu te sens "décalé".
Nous n'avions pas encore perdu 4,5 kg (Prisca) et 8 kg (Raksa) - Teresopolis, Brésil, Mars 2011 |
Au fil des mois, sans que nous nous en rendions vraiment compte (mais c'était sûrement inévitable), nos nouvelles habitudes, nos "nouvelles vies" nous ont tout de même changé, mais ça tu t'en rends vraiment compte quand tu rentres (dans notre cas nous nous en étions déjà rendus compte lors de la visite de nos familles au Cambodge). Tu te sens parfois en décalage face à certaines situations, pensées ou habitudes qui te semblent maintenant futiles voire aberrantes.
Courte nuit à l'aéroport de Christchurch en Nouvelle-Zélande Juin 2011 |
Une autre sensation étrange à notre retour. Avant de partir, comme tout le monde nous avions des idéaux et des principes. Et bien bizarrement, nous avons eu l'impression de rentrer "vidés", vierges de tout idéal ou principe. Peut être que le retour à notre condition de vie par rapport à ce que nous avons pu voir les dernières semaines de notre voyage marquait un tel décalage que cela nous a un peu perturbé.
Pour répondre aux questions récurrentes...
Pas trop dur le retour à une vie normale? Pas trop déprimés?
On s'était imaginé une grosse déprime dès les premiers jours et bien finalement il n'en est rien! Raksa a eu plus de mal à "atterrir" mais au final nous vivons plutôt bien ce retour, nous ne le voyons pas comme la fin de quelque chose mais plutôt comme un tremplin. Un tremplin vers quoi on ne sait pas encore mais on se dit qu'on ne peut qu'en tirer du positif et évoluer. Et puis toutes les bonnes choses ont une fin ;) Ceci étant, puisque nous ne retravaillons pas de suite il est vrai que cela nous offre une certaine souplesse et nous ne sommes pas brusqués ni précipités vers le monde du travail qui, lui, nous mettra la vraie claque du retour, nous en sommes conscients.
Alors, quel pays avez-vous préféré?
Que toutes les personnes qui envisagent encore de nous poser cette question se déconnectent de suite!! Bon OK on déconne, restez. Mais il est juste impossible de répondre vraiment à cette question. On a eu des coups de coeur certes, mais cela faisait partie d'un ensemble de choses (le moment, les gens, la fatigue, etc.). Nous voyons ce voyage comme un séjour global et pas forcément comme une succession de séjours.
Mais si vous voulez vraiment des noms alors disons que nous avons vécu/ressenti de très belles choses en Bolivie, à l'île de Pâques, en Indonésie, au Japon et au Laos. On travaille sur un vrai top 5 mais c'est pas si facile hein!
Déjà de retour?! Qu'est ce que c'est passé vite!
Ça, c'est clair!
Vous avez de la chance quand même...
Oui et non. Oui parce que nous vivons dans un pays riche et qu'on peut plus facilement s'offrir le luxe de voyager. Non car pour nous c'était un choix. D'autres choisissent d'acheter un voiture ou un appart', nous on a choisi de mettre nos vies entre parenthèses et de partir. Donc même si la vie est faite de chance elle est aussi, et surtout, faite de choix.
Vous allez faire quoi maintenant?
Euh... Ben... On sait pas trop. Maintenant que nous sommes réinstallés, que la tournée de retrouvailles est bien entamée et presque bouclée, il serait temps de se projeter. Oui, on se le dit quand même mais on a du mal! Dans les faits Prisca envisage un reconversion professionnelle mais ignore encore dans quel domaine. C'est ballot ça! Quant à Raksa il souhaite continuer à pratiquer le dessin/graphisme par plaisir et non plus forcément de manière professionnelle si cela doit devenir une contrainte mais aucun projet précis en tête.
Nous avons tous les deux l'idée, pour le moment, farfelue de monter une maison d'hôtes ou quelque chose qui y ressemblerait mais cela reste très vague et n'est encore qu'une idée parmi tant d'autres.
Petit à petit nous nous reforgeons des idéaux et aujourd'hui plus que jamais nous tendons à travailler à notre compte et avec un certain plaisir. Y arriverons-nous un jour? Combien de temps nous faudra-t-il? Autant de questions qui se mêlent à la réalité (loyer, factures, enfin vous voyez quoi) et qui nous contraindront peut être à réviser nos projets (qui ne sont pas encore d'ailleurs haha) mais pour le moment on s'offre la folie le luxe d'y croire encore un peu.
Une chose est sûre c'est que nous avons envie de changement mais est ce que la vie nous le permettra? A suivre...
Vous comptez repartir?
Certainement pas aussi longtemps mais t'inquiète, bientôt! ;)
Et parce qu'à nos yeux il n'existe pas de "petit" voyage et qu'il n'est pas forcément nécessaire d'aller au bout du monde pour s'enrichir et découvrir, nous comptons bien explorer le globe aussi longtemps que nous pouvons. Le monde est définitivement une source intarissable d'émerveillement et de remise en question.
D'ailleurs s'il y a bien une chose que nous souhaitons avant tout retenir de cette expérience c'est notre chance. La chance que nous avons d'être nés dans un pays riche, où, bien que les politiques ne soient pas parfaites (et il y a vraiment pire ailleurs), des valeurs primordiales telles que les droits de l'homme (entre autres) sont tout de même respectées. Et même s'il semble qu'un long travail sur les mentalités devrait être engagé, on peut vraiment s'estimer heureux de pouvoir "vivre" au lieu d'avoir à "survivre". C'est une nuance qui a pris tout son sens à plusieurs reprises du voyage.
Nous avons le sentiment que tout ce que nous avons vu et constaté durant le voyage nous a rendu plus forts d'une certaine manière. Qu'il s'agisse de choses personnelles comme l'éloignement familial, l'émotion qui nous submerge face à la nature ou encore des choses plus globales comme la précarité, la misère, l'injustice ou encore le bonheur dans la simplicité, nous ne minimisons aucun de ces éléments mais nous tentons d'en retirer du positif malgré ce sentiment de facilité et presque de snobisme à prendre du recul sur la détresse du monde. On se dit que nous ne sommes rien dans ce monde mais nous ne pouvons nous empêcher de croire et d'espérer que si chacun fait un peu, c'est beaucoup de choses qui pourraient changer.
Loin de nous l'envie de vous imposer une philosophie, juste l'envie de partager ces idées qui ont émergées et se sont confirmées au fil du voyage. L'envie de vous délivrer des mots un peu plus personnels, car si nous en avons pris plein les yeux pendant un an, nous en avons aussi pris plein la tête et le coeur et c'est pour tout cela que nous avons pris la route.
Voilà ce qui ressort de nos premières réflexions au bout d'un mois. Ce n'est pas toujours évident d'expliquer tout cela et nous aurons certainement encore de nombreuses occasions de constater d'autres changements ou évolutions dans le futur.
Encore une fois, ne voyez aucune prétention ou généralité dans nos propos, il ne s'agit que d'un ressenti sur lequel nous essayons de mettre des mots, parfois délicats à trouver, pour un ressenti encore délicat à identifier lui-même...
Bravo!!
RépondreSupprimerChristelle L.
Pas facile d'exprimer tout ce melange de sentiments, emotions... J'ai envie de dire, si jamais vous en avait la possibilite voyagez, pas la peine de partir 1 an mais allez voir ce qui se passe ailleur..
RépondreSupprimerEn tout cas c'est cool de faire partager vos etats d'esprit..., nous on verra dans 4 mois comment ca se passe, on pourra en discuter en France autour d'un bon repas et d'un verre de vin !
Des gros bisous a tout les deux
Avec plaisir! On vous attend nous lol PS: le morbier a prit la tête du top 3 de nos fromages préférés, "a ver..." ;)
SupprimerRaksa on sait pas ce qu'il compte faire c'est censuré, relit tu verras!
RépondreSupprimerChouette le retour en tout cas et je suis tout a fait d'accord sur tout!
Oups! Corrigé! Merci ;)
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