Potosi et La Paz
Le trajet Uyuni-Potosi aura duré 4h30 contre 6h annoncé dans le Routard (certaines "pistes" du pays étant en cours de construction), le paysage est magnifique mais ça tourne beaucoup au milieu des montagnes... Nous arrivons à Potosi vers 17h et décidons de rejoindre le centre ville à pieds, il n'y a que 1,5 km de marche. Mais c'était sans compter le relief bolivien... 1 km en dénivelé, au moins 30 minutes pour faire les 3/4 du chemin. Nous élisons domicile au Residencial Copacabana pour les 3 nuits à venir. La chambre est sommaire mais nous avons une salle de bain privée et l'accueil est très agréable et ça nous coûte que 6€ la nuit.
Nous partons presque aussitôt visiter la ville. Et après 4 jours en plein désert c'est le clash assuré! Les rues grouillent de monde, la circulation est infernale, on dirait que toutes les épaves du monde se sont donné rendez-vous en Bolivie, avec l'altitude et la pollution, respirer devient un vrai sport... Tu risques ta vie à chaque coin de rue si tu regardes pas avant de traverser. Ceci dit, comme ici les automobilistes ne freinent pas, mais klaxonnent à l'approche d'une intersection (ou lorsqu'un piéton ne marche pas sur le trottoir, ce qui est fréquent puisque les trottoirs font environ 30 cm de largeur, ou pour saluer la foule, ou pour on se sait quoi d'autre, pour le plaisir quoi) il suffit de tendre l'oreille mais parfois c'est chaud pour nos fesses quand même!
Le lendemain, en nous rendant à la place principale, nous tombons sur un défilé des écoles de Potosi qui célèbrent la fondation de la ville. Les enfants défilent d'un pas militaire, accompagné d'un orchestre... militaire. Nous visitons également la Casa de la moneda où nous avons droit à une visite guidée en franpagnol. Mais Yolanda assure quand même! A l'issue de la visite nous comprenons mieux les richesses et la fierté de la ville liées au Cerro Rico (le sommet qui domine et caractérise la ville), d'où était extrait l'argent utilisé pour, entre autre chose, frapper les pièces de pesos, puis les bolivianos suite à la libération du pays. Le Cerro Rico est aussi l'attraction principale de la ville pour les touristes désireux de visiter une mine. Nous passons notre tour là dessus, Prisca ne se sentant pas à l'aise à l'idée d'être enfermée sous terre dans de sombres et étroits passages poussièreux. Claustrophobie, c'est toi?! Nous nous rendons ensuite au terminal de bus pour acheter nos billets pour La Paz sauf qu'il y a deux terminaux, ce que nous ignorions, et bien entendu les départs pour La Paz se font depuis le nouveau terminal, à l'autre bout de la ville. Nous prenons donc un micro pour nous y rendre. Ca aussi c'est un sport, mais nous arrivons à bon port en à peine 15 minutes. Les billets de bus cama (avec sièges hyper inclinables) nous coûteront 80 bolivianos par personne (8€) pour un trajet annoncé de 10h.
Au menu ce soir : saucisson aux noisettes (emporté avec nous depuis le départ), crackers en guise de pain et biscuits secs au miel (spécialité de Potosi apparement). Hum direz-vous. Sauf que le saucisson a pris un petit coup de chaud, nous le mangeons quand même. Première erreur de voyageurs en mal de gastronomie française...
Vendredi 1er avril, nous flânons dans la ville et en profitons pour découvrir l'artisanat bolivien. Nous visitons également le couvent Santa Teresa. Le bâtiment est certes très joli, mais c'était la visite de trop pour nous. Cependant, nous apprenons beaucoup de choses sur le quotidien des soeurs de l'époque et c'était pas très funky. Lassés de la cuisine bolivienne, et surtout du poulet frit que l'on trouve (et que l'on sent surtout) à tous les coin de rues, nous retournons à El Fogon où nous pouvons manger des choses plus légères et même des plats français (non testés). Nous nous rendons ensuite en taxi au nouveau terminal où nous dénichons notre repas du soir : des M&Ms. Léger. Encore la faute au saucisson noisettes.
Le bus part à l'heure, même 5 minutes avant, ce que font remarquer certains passagers au chauffeur et heureusement car une poignée de badauds monteront en marche entre le quai et la sortie de la gare. Nous voici partis en direction de La Paz, la capitale de la Bolivie. C'est après 8h de trajet (contre 10h annoncées) , quelques hauts le coeur et un froid de canard que nous débarquons à la gare routière de La Paz à 4h35 du mat'... Grr! Nous finissons la nuit sur un banc de la gare après avoir sorti notre panoplie anti-froid. Une fois le jour levé nous choppons un taxi escroc qui nous dépose à l'hotel où nous finissons encore la nuit, mais au chaud cette fois.
Nous partons en milieu de journée visiter la ville. Même punition qu'à Potosi côté circulation, même codes, même jungle urbaine. Ceci dit, comme Potosi, la ville a un charme certain. Dans quelques quartiers (presque toute la ville on dirait en fait) les rues sont prises d'assaut par les marchés, des centaines, voire des milliers de cholitas sont assises dans les rues et vendent fruits et légumes aux riverains. Parfois des stands un peu plus curieux genre stand de mouchoirs et papiers toilettes et même des stands de poisson frais étendus à même la table en plein soleil et à hauteur des pots d'échappement. Douteux. Les reliefs de la ville sont surprenants. De certains coins de rues nous apercevons les quartiers les plus hauts, de véritables montagnes à eux seuls. Il faut aussi dire que La Paz est entourée de montagnes qui en font un des attraits principaux pour les touristes en quête de trek en tout genre. Pour nous ça sera du repos et des balades urbaines afin de vraiment découvrir le coeur de la ville. Ici encore le souffle se fait court et les reliefs incessants de la ville nous fatiguent rapidement mais les hauteurs de la ville en valent vraiment la peine.
Sur l'avenue principale nous tombons sur un carnaval, des centaines de boliviens déguisés défilent en chanson. Dans les quartiers plus excentrés, où la circulation se fait plus rare, nous pouvons profiter pleinement des richesses de la ville et de la gentillesse des citadins. Depuis notre arrivée en Bolivie nous avions constaté que les boliviens n'étaient pas forcément très souriants au premier abord, mais une fois le contact établi par un simple hola ou une question d'orientation et leur visage s'illumine et ils sont toujours plein de bonne volonté pour t'aider - quitte à t'indiquer la mauvaise direction, et ça c'est quand même un peu chiant mais bon, c'est comme ça, on est pas pressés. Mais nous trouvons quand même le chemin (bien pentu) du mirador Killi Killi d'où nous avons une vue plus qu'impressionnante sur La Paz. Toutes ces petites maisons en briques rouges qui s'appuient les unes sur les autres pour atteindre les plus hauts sommets de la ville nous rappellent les favelas du Brésil. Ici il s'agit des quartiers les plus populaires, le dénivelé et les 4000 mètres d'altitude ayant sûrement été déterminants dans ce choix.
Notre envie de retrouver de la nourriture que l'on connait et qui commence à nous manquer nous a conduit dans un resto à sushis! C'est aussi ça l'intérêt des grandes villes : tu trouves de tout, même en Bolivie! Le second soir nous finissons dans un steak house du centre... Le resto est rempli de gringos et les serveurs - boliviens - te répondent en anglais même quand tu leur parles en espagnol... Et en plus, on finit avec des cheeseburgers puisqu'il n'y a plus les bons et gros morceaux de viande désirés. Mauvais choix. Du coût le dernier soir nous nous rabattons sur un petit resto bolivien qui ne paie pas de mine mais qui ne nous décevra pas. Nous commençons à nous réconcilier avec la cuisine bolivienne. De retour à l'hotel nous remballons notre sac car nous prenons l'avion à 10h25 le lendemain matin. Puis le réceptionniste frappe à la porte, quelqu'un veut nous parler à l'accueil. Ah bon? Il s'agit en fait d'une personne de l'agence où nous avons acheté les billets, notre vol est reporté à 16h45 (mais pas sûr, à faire confirmer quelques heures avant ou on peut l'annuler) car l'aéroport de Rurrenabaque est innondé et donc impraticable. Déjà on se dit que ça promet niveau temps... Bon OK, on attendra, on a vraiment envie d'y aller.
Du coup mardi matin nous nous rendons dans différents musées : musée de la Costumbrista, musée de l'Or et la Casa Murillo. Nous mangeons une bonne pizza et allons à l'agence vérifier si notre vol est confirmé. Confirmé! Direction l'aéroport de la Paz en taxi. L'aéroport se trouve dans les hauteurs de la ville et nous traversons le quartier d'El Alto pour nous y rendre, la vue est encore une fois époustouflante et donne l'impression que la ville est immense.
Nous arrivons en avance à l'aéroport, le temps de déguster du Turron (on est vraiment en manque) et nous voici prêts à embarqués pour l'Amazonie...
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